Après un bon weekend en plein centre de Lille et quelques déceptions suivies de grandes satisfactions par des rencontres merveilleuses, j'ai pris le chemin des canaux. Une voie verte partait directement de Lille pour rentrer en Belgique. Le nord de la France m'a frappé par la pauvreté, le chômage et les gens à la dérive avec les problèmes de drogue et d'alcool. Le long des canaux on trouve beaucoup d'usines désafectées. Un avantage... la nature et les oiseaux gagnent du terrain! En Belgique l'industrie à l'air de mieux se maintenir mais la délocalisation se développe et les nouvelles concernant l'emploi ne sont pas très positives (Opel..) Dans la région de Courtrai j'ai pu expérimenter à nouveau mon système de guidage personnel GppE (GPS personnel): Une personne m'indique une ferme où je pourrais demander à dormir sur la paille. Le lendemain matin, invité à boire le café, je demande s'ils connaissent un docteur dont le fils a été accueilli en France. La fermière me dit qu' il s'agit probablement de son voisin d'enfance, lui téléphone et m'amène chez lui. Ainsi j'ai la grande joie de retrouver celui qui a séjourné chez nous à l'Albezon. Il me confie que c'est là qu'il a retrouvé le goût de vivre après de graves difficultés personelles. J'ai surtout eu des contacts avec l'agriculture en allant dormir dans des fermes. En Belgique comme en France des jeunes aimeraient reprendre l'exploitation; parfois à plusieurs pour une ferme. Mais les revenus dans l'agriculture sont trop bas pour le permettre surtout pour se conformer aux normes et à cause des besoins que la société actuelle exige (machines, locaux..). Il faudra donc trouver des portes de sortie! Une expérience encourageante nous a été démontrée près de Gand. Michiel, un jeune maraicher nous a reçu sur son terrain d'un hectare. Depuis un an il y cultive 50 à 60 sortes de légumes bio. 140 abonnés payent une cotisation annuelle. Parents et enfants récoltent eux-mèmes ce qui favorise le contact direct entre producteur et consommateurs, ce qui les responsabilise, fait partager les risques et libère le producteur de la commercialisation. Quatre nouveaux centres de production verront bientôt le jour. Entre Courtrai et Gand j’ai pu visiter une association de trois agriculteurs en bio-dynamie réunis en cooperative (15 associés) avec en plus 5 personnes employées à plein temps. Il font du maraichage sur 3,5 ha de terrain et de serres. Ils ont leur propre clientèle qui reçoit plus de 1000 paniers hebdomadaires. Avec une durée de travail hebdomadaire correspondant à celle d’un ouvrier et la vente de produits bio dans leur magasin, ils parviennent à gagner correctement leur vie. Ce soir nous allons nous retrouver dans un petit centre ecologique de Gand pour partager nos experiences et nos projets.

Ignace et Jean-françois