Ecologie et solidarisme

Chers amis,

Vous n'êtes certainement pas nombreux à consulter ce site. C'est pourquoi je ne pense pas devoir écrire un billet chaque semaine comme Chantal le faisait lorsque j'étais "en marche" vers Bruxelles. Il n'y aura pas de "Longue marche" à la saison morte comme l'année dernière. Cependant, j'ai pris la décision de reprendre le récit de mon voyage, "Un Voyage de rêve", à partir de novembre. Je vais essayer de revivre mon itinéraire en l'écrivant un an après jour pour jour de façon a avoir terminé mon livre au début de février si on peut planifier ainsi l'écriture d'un récit de voyage dont les épisodes successifs seront classés par thèmes. Après le temps des vacances d'été, on se retrouve presque tous au temps de la rentrée, non pas la rentrée des classes comme Chantal dans le cadre de son Atelier de Lecture et Ecriture dépendant de l'Association du Centre Social mais, pour moi, la rentrée des associations. C'est pourquoi j'ai participé au Forum des Associations en tant que président de celle qui ne se nomme plus "Les Ménestrels du Grésivaudan", mais "Musique et Nature.'Réenchantons le monde" et dont le but est de sensibiliser à l'environnement par le chant. Auparavant, j'avais fait mettre une annonce dans le petit bulletin municipal d'information pour recruter des chanteurs et des musiciens: Quatre chanteurs et deux guitaristes se sont présentés au forum. Ainsi nous avons déjà pu chanter à quatre voix mixtes accompagnés par un guitariste solo et un guitariste d'accompagnement. Pour le lancement de notre association nouvelle formule, nous avons prévu la présentation, à la salle de cinéma, avec un des auteurs, d'un film animalier de nos amis de Saint-Maximin qui ont déjà réalisé beaucoup de documentaires remarquables. Une autre rentrée, plus lointaine, m'a donné l'occasion d'un très beau voyage dans le Mâconnais et le Beaujolais. J'étais invité par l'Association "Cluny Chemins d'Europe" pour le lancement de la saison 2010-2011, présenté comme un écrivain qui "a sillonné en 2009 et 2010 les routes d'Europe, passant par Cluny, dans le but de rencontrer ses acteurs, européens d'aujourd'hui et de demain". A l'aide de vidéo, j'ai pu aussi présenter l'essentiel de mon projet de société, le Solidarisme, et l'illustrer également par une chanson composée pendant le voyage à Bruxelles, "Un monde d'Amour", que nous apprenons avec le nouveau groupe musical. "Joignons le geste à la parole. Les faits nous restent. Les mots s'envolent...", dit le premier couplet. J'ai pu vivre un geste écologique en me rendant à Cluny depuis Mâcon sur la voie verte avec un vélo loué à la première gare de cette ancienne voie de chemin de fer, puis en refaisant une vingtaine de km à pieds dans les vignes du Beaujolais, chantant pour une vingtaine de vendangeurs qui avaient aperçu ma guitare en bandoulière. Les applaudissement nourris et une séquence filmée auront témoigné de l'enchantement que peut procurer la convivialité du travail en commun là où la machine ne vient pas remplacer la main de l'homme. Ce jour là, je rejoignais pour la deuxième fois ma communauté modèle de l'Oasis dont j'ai parlé dans mon billet de février à propos de mon retour de Bruxelles. Tout ce que j'ai dit a pu être confirmé par ce nouveau séjour comprenant la visite de chaque atelier, m'imprégnant de cet esprit de fraternité qui réjouit le coeur dans l'aridité de notre monde qui perd son âme. Bien cordialement, Ignace.

Chers amis,

Ce dimanche 3 juillet, j'ai rencontré notre amie Colette, de Saint Pierre d'Allevard. Elle avait participé à mon départ du 1er novembre de Saint Maximin à Crolles. Elle m'apprend qu'elle vient de prendre part à la marche organisée par le collectif "Pour la dignité et contre la pauvreté" à Chambéry et à Lyon jeudi 1er et vendredi 2 juillet. J'étais au courant dès octobre de cette initiative lors d'une rencontre à Chambéry avec la présence de Rajagopal, successeur de Gandhi pour les marches pour la dignité des pauvres, surtout des sans terres en Inde. La dernière marche organisée par son mouvement, Janadesh, avait vu une participation de 25000 personnes sur une distance de 350 km jusqu'à Dehli où, grâce à leur ténacité, ils avaient obtenu une distribution de terres pour les Aborigènes. Une marche de plus grande envergure est prévue en 2012 en Inde. Conjointement une autre sera organisée en Europe - et peut-être ailleurs - de différents pays jusqu'à Bruxelles. Je n'ai pu participer à celle de cette année pour laquelle je n'ai d'ailleurs pas été mis au courant des parcours, mais d'autres petites marches auront lieu dans la région en octobre.

Il me semble très important que nous soyons reliés les uns aux autres, tous ceux qui se mettent en route et marchent pour un changement significatif dans notre société. Nous ne sommes pas nombreux à agir pour ce but car il faut y croire. Ce vendredi soir, j'ai organisé une petite rencontre dans la salle sous l'église. Cinq personnes se sont déplacées. Je ne me décourage pas pour autant car je garde solide en moi l'espérance; je crois que c'est à partir d'un petit nombre de convaincus qu'un mouvement de grande ampleur peut se déclencher. Ce mouvement est déjà lancé. Il doit se développer dans le soutien mutuel quelles que soient nos divergences si c'est le même but qui est visé, un changement radical de la société par des moyens qui soient en adéquation avec ce but visé, à savoir un monde d'amour, de justice et de solidarité dans le respect et la tolérance.

Bon été à tous et bonnes vacances à ceux qui pourront en prendre ! avec toute mon amitié,

Ignace.

Chers amis,

Je ne suis pas un blogueur, mais comme Chantal faisait le compte-rendu de ma marche chaque dimanche, je vais essayer de continuer comme elle. Car nous sommes tous en marche dans la vie, d'où le titre de ce billet. Après un temps d'arrêt propice à la réflexion, j'ai parlé dimanche dernier d'un "redépart". Mais la vie a continué. Oui, il s'agit de marcher, d'aller de l'avant avec le souci d'un monde meilleur. Une passionnante aventure. Au cours de ma marche, j'ai composé une chanson. Elle s'appelle Un monde d'amour et le premier couplet dit ceci: Joignons le geste A la parole. Les faits nous restent, Les mots s'envolent Et l'utopie Au creux de nos vies Un jour devient réalité. Un vrai changement du monde d'aujourd'hui ne peut se réaliser sans utopie. Ainsi, dans le sens de l'écologie, j'ai renoncé à ma voiture en la ramenant à celui qui l'avait refaite pour un voisin à qui je l'avais achetée. A la place, je me suis offert un vélo électrique. Il me permet notamment de monter sans peine à Saint-Maximin. Ce n'est pas un retour en arrière, mais une logique nouvelle, car je déplore la surabondance de voitures et de camions, la pollution et le bruit. Mais pour la ville, j'utilise un tout vieux vélo sans vitesse, celui du jardinier, aujourd'hui décédé, qui cultivait mon nouveau jardin au centre de Pontcharra, à deux pas de chez nous. Un lien de solidarité avec le passé et avec les anciens. Car il est toujours vrai qu'"Il faut cultiver notre jardin", selon la conclusion de Voltaire dans Candide. "Notre jardin" ne serait-il pas aujourd'hui comme hier le jardin de la terre ? Dans la ligne de ces idées, je vais essayer d'insérer dans ce blog un article que j'ai écrit pour un petit journal associatif local, le P.L.A., qui traite de Patrimoine et Nature. A bientôt !

Ignace.

Ecouter l'interview d'Ignace Pittet sur Radio France Bleu Isère.

Lundi 1er février, dernière marche à travers Bruxelles pour rejoindre la gare TGV. Arrivé à Lyon, je reprenais un train pour Villefranche sur Saône, puis le bus jusqu'à la station Oasis, du nom de la communauté qui était restée en contact sur ce site depuis mon passage, avait commandé deux livres "Paysan dans la tourmente" et m'avait invité à venir parler de mon périple. Quelle ne fut pas ma joie de retrouver des personnes qui m'avaient accueilli, à l'improviste, bien sûr, un dimanche de novembre: Sylviane, la directrice, Laurent, mon correspondant, Philippe, le responsable de la partie agricole, le cochon dans sa niche remplie de paille au milieu de la cour et le beau troupeau de chèvres chamoisées avec son responsable, "Petit frère", le plus ancien de la communauté (21 ans de présence) ! Je tenais à revoir au plus tôt ce que je considérais comme un lieu d'accueil exemplaire après en avoir connu - en personne accueillie et non en visiteur- tant d'autres. Je restai émerveillé de la propreté des locaux, de l'ambiance si fraternelle qui y règne (je fus surpris, par exemple, qu'à l'heure du café, dès 6 h., chacun, à son arrivée, serre la main de tous les autres...

Et voilà, notre pèlerin est de retour après une dizaine de jours passés entre Gand et Bruxelles. Il va retrouver sa chère et tendre famille demain, mardi à midi ! Que de choses, il aura à nous raconter !

Donc, finis ces rendez-vous du dimanche soir pour lire les comptes-rendus de la semaine de marche. A vous tous, je vous redis un grand MERCI d'avoir soutenu Ignace dans sa démarche.

Mes amitiés Chantal.

Après un bon weekend en plein centre de Lille et quelques déceptions suivies de grandes satisfactions par des rencontres merveilleuses, j'ai pris le chemin des canaux. Une voie verte partait directement de Lille pour rentrer en Belgique. Le nord de la France m'a frappé par la pauvreté, le chômage et les gens à la dérive avec les problèmes de drogue et d'alcool. Le long des canaux on trouve beaucoup d'usines désafectées. Un avantage... la nature et les oiseaux gagnent du terrain! En Belgique l'industrie à l'air de mieux se maintenir mais la délocalisation se développe et les nouvelles concernant l'emploi ne sont pas très positives (Opel..) Dans la région de Courtrai j'ai pu expérimenter à nouveau mon système de guidage personnel GppE (GPS personnel): Une personne m'indique une ferme où je pourrais demander à dormir sur la paille. Le lendemain matin, invité à boire le café, je demande s'ils connaissent un docteur dont le fils a été accueilli en France. La fermière me dit qu' il s'agit probablement de son voisin d'enfance, lui téléphone et m'amène chez lui. Ainsi j'ai la grande joie de retrouver celui qui a séjourné chez nous à l'Albezon. Il me confie que c'est là qu'il a retrouvé le goût de vivre après de graves difficultés personelles. J'ai surtout eu des contacts avec l'agriculture en allant dormir dans des fermes. En Belgique comme en France des jeunes aimeraient reprendre l'exploitation; parfois à plusieurs pour une ferme. Mais les revenus dans l'agriculture sont trop bas pour le permettre surtout pour se conformer aux normes et à cause des besoins que la société actuelle exige (machines, locaux..). Il faudra donc trouver des portes de sortie! Une expérience encourageante nous a été démontrée près de Gand. Michiel, un jeune maraicher nous a reçu sur son terrain d'un hectare. Depuis un an il y cultive 50 à 60 sortes de légumes bio. 140 abonnés payent une cotisation annuelle. Parents et enfants récoltent eux-mèmes ce qui favorise le contact direct entre producteur et consommateurs, ce qui les responsabilise, fait partager les risques et libère le producteur de la commercialisation. Quatre nouveaux centres de production verront bientôt le jour. Entre Courtrai et Gand j’ai pu visiter une association de trois agriculteurs en bio-dynamie réunis en cooperative (15 associés) avec en plus 5 personnes employées à plein temps. Il font du maraichage sur 3,5 ha de terrain et de serres. Ils ont leur propre clientèle qui reçoit plus de 1000 paniers hebdomadaires. Avec une durée de travail hebdomadaire correspondant à celle d’un ouvrier et la vente de produits bio dans leur magasin, ils parviennent à gagner correctement leur vie. Ce soir nous allons nous retrouver dans un petit centre ecologique de Gand pour partager nos experiences et nos projets.

Ignace et Jean-françois

Juste un petit mot pour vous dire qu'Ignace est bien en Belgique maintenant, et qu'il est heureux ! . Mais je voudrais te rassurer Alain. S'il se trouve trop bien en Belgique, nous irons le rechercher tous les deux, bras dessous et bras dessus. Car, il ne faut pas qu'il nous oublie avec toutes les richesses qu'il a emmagasinées durant ces trois mois et qu'il doit nous faire partager! Certes, à peine avait-il mis les pieds en territoire Belge, qu'un couple de fermiers qui l'avait hébergé, l' a conduit chez un autre couple belge que nous avons connu lors de notre séjour d'accueil dans les Cévennes. Ignace m'a téléphoné hier pour me l'annoncer et c'est vraiment super. Il est déjà entre de bonnes mains. Mais je le surveille, Alain, de loin, ne t'inquiète pas ! J'espère qu'il prendra le temps d'envoyer un commentaire depuis Gand ! Mais..., je n'ose plus m'avancer!

Voilà les toutes dernières nouvelles!

Mes amitiés

    Chantal

c'est avec l'aide des Gantois que je suis finalement en mesure de faire le point sur la semaine précédente, très mouvementée et très riche en rencontres de toutes sortes. En effet, je suis arrivé ce samedi comme prévu, et même un peu avant midi, au centre de Lille. Une déception m'attendait: l'auberge de jeunesse fermée jusqu'au 25, alors que je pensais y faire ma lessive comme à Lyon et profiter des installations comme la cuisine ou internet. l'hôtel le moins cher coûte le double, mais impossible de trouver une ferme à Lille ou un camping improvisé sur la paille en plein champ comme cette nuit... Ainsi, je pouvais partir plus tôt ce matin, sans attendre le petit déjeuner ou le lever du soleil comme plusieurs jours de cette semaine.

Sinon, depuis Péronne le week-end dernier passé avec de vrais clochards dans un local de presbytère sans installations adéquates, j'ai eu d'autres contacts dans un centre d'accueil de Cambrai, emmené par des employés communaux, un centre accueillant une majorité de jeunes drogués et alcooliques, ou, une dizaine de km plus loin et par un beau temps de neige, dans une communauté Emmaüs de 45 compagnons. Partout, j'ai dû faire beaucoup de nettoyage. Bref, j'aurai beaucoup de choses à raconter sur le plan social et également des constatations intéressantes sur le plan écologique à partir des sites rencontrés. Je parle avec de nombreuses personnes, notamment dans des bars où je vais avec mon casse-croûte où dans les fermes où je vais demander à dormir dans la paille comme chez cet éleveur de chevaux qui m'a chaleureusement acceuilli dans sa maison. Ainsi, je constate que le mot "bienvenue" n'est pas vain mot chez les ch'tis.

Bonne semaine à vous tous qui me suivez dans mon itinéraire. Merci de vos messages auxquels je n'ai pas toujours la possibilité de répondre. Avec toute mon amitié.

Après les fêtes passées en famille, je repars demain soir 2 janvier pour Paris. Ce dimanche 3 janvier 2010, la Longue marche pour le solidarisme reprend à Notre Dame de Paris pour tout le mois.

Nos amis belges m' attendent, surtout à Gand où je serai pour le week-end du 23-24. Une rencontre est prévue avec une "association pour une agriculture écologique et solidaire", un groupe actif "dans le mouvement de transition".

Ensuite, à Bruxelles, je pense contacter un mouvement agricole pour la souveraineté alimentaire, un paysan à la retraite et sa petite fille étudiante en journalisme à l'Université libre de Bruxelles qui fait un mémoire sur le stress des agriculteurs. J'espère contacter également des parlementaires ou des fonctionnaires européens par l'intermédiaire de La Viale Europe, une structure de la Communion de La Viale du nom du village de prière des Cévennes où, Chantal et moi, nous nous sommes mariés il y a 25 ans.

Bonne année à tous,

Ignace.

Voici les étapes journalières de l'itinéraire que j'ai prévu en France et en Belgique : suite de la marche.pdf